Daewoo est un groupe sud-coréen détenu pour plus de moitié par GM, Suzuki et la société chinoise SAIC.  C’est en 2002 que Daewoo rejoint le giron de GM.  Ce sera seulement en janvier 2005 que les productions Daewoo seront vendues en Europe sous la dénomination Chevrolet.  La Kalos avait déjà été testée en mars 2003.  Elle a connu depuis quelques évolutions et se trouve aujourd’hui dans le catalogue sous l’étiquette Aveo pour une simplification aux yeux de la clientèle et pour renforcer le positionnement de Chevrolet.   Depuis le mois de juillet 2008, l’Aveo à hayon est également produite en Pologne, à l’usine FSO de Warszawa, créée en 1951. 

Avec l’Aveo, Chevrolet tente de conquérir, en Europe de l’Ouest, le marché des secondes voitures familiales généralement destinées aux déplacements urbains.  Elle a pas mal d’atouts pour attirer le regard des acheteurs.  Il y a d’abord sa ligne qui adopte le look du moment fait de dynamisme et d’agressivité.  Les différences par rapport à la Kalos se marquent surtout au niveau des phares avant et arrière, de la calandre et des boucliers.  Ensuite, l’intérieur découvre une nouvelle ergonomie plus européenne. 

Le tableau de bord s’organise autour des quatre compteurs cerclés de chrome.  La console centrale regroupe les ouïes de ventilation, la climatisation est ses gros boutons faciles à régler ainsi qu’un autoradio intégré.  Le garnissage interne des portes et la planche de bord adoptent des matières plastiques au toucher doux.  On regrettera cependant quelques assemblages approximatifs.  L’habitabilité est correcte pour ce niveau de prix en ce sens que les passagers arrière auraient clairement souhaité un chouïa de place en plus pour leurs jambes, surtout quand de grands gabarits s’installent à l’avant. 

La modularité pêche un peu avec la banquette qui se rabat sans offrir  de plancher plat.  Toutefois, le seuil de la malle facilite les chargements.  L’équipement a de quoi contenter l’utilisateur qui découvrira la prise de lecteur MP3, les vitres avant électriques, quatre airbags, l’air conditionné…  Le volant est réglable en hauteur !  L’ABS et l’EBD sont de série.  Le sérieux prédomine dans les parties visibles. 

L’Aveo repose sur le châssis de l’ancienne Kalos née en 2002 et son amortissement est particulièrement souple.  Les trépidations dues aux irrégularités de la chaussée seront parfaitement contenues au détriment d’un comportement incisif.  La direction est plutôt lourde, le freinage mordant.  Il suffit d’en prendre la mesure pour en rencontrer les avantages.  En ville, l’anticipation fera des merveilles.  Sur route, elle sera parfois à la peine si l’on tente de la mener sportivement.  Ce n’est pas son créneau ! 

Le mille quatre cents centimètres cubes que nous a réservé l’importateur est couplé à une boîte manuelle à cinq rapports.  Il préfère manifestement les allures tranquilles et les relances de Papy conforteront la sobriété de l’Aveo.  En jouant du levier des vitesses, l’Aveo pourrait éventuellement entrer dans les courses entre les feux rouges, sans y être au meilleur d’elle-même.  Les rapports de boîte ont été rallongés pour répondre efficacement à la tyrannie du CO2.  L’utilisation de l’Aveo dispense de chercher un moteur diesel qui atteindra difficilement le bilan écologique d’un bloc essence dans les déplacements citadins qui impliquent de courts trajets et des mises à température fréquentes.  Ce sont là les cas où le filtre à particules n’apporte aucune réponse acceptable. 

L’Aveo vient avec des arguments que certains qualifieront de passéistes.  En effet, la Chevrolet ne tente nullement de concurrencer les petites bombes qui seront prisées par une certaine jeunesse friande de sensations.  Chevrolet, avec son Bow-Tie, s’adresse à celles et ceux qui veulent minimiser leur investissement dans une machine à se déplacer.  Et dans cette niche, l’Aveo fait des miracles.  La qualité considérée comme passable par les soucieux de perfection contente parfaitement ceux qui renâclent à mettre leur argent dans de la tôle. 

L’Aveo se présente sous un jour de fiabilité, d’économie, de convivialité et d’achat réfléchi.  Ses proportions modestes, sa sobriété et l’onctuosité de sa conduite attirent une population différente qui participe pourtant à la vie citadine.  Elle se déplace en silence, se gare facilement, offre une bonne visibilité.  Toutes des qualités qui ont cligné de l’œil à presque un demi-million d’acheteurs mondiaux au cours de l’année 2007. 

André-Louis De Laet
www.essai-automobile.com
Septembre 2008