Vous trouverez la version originale de cet article
en cliquant le bouton « Version imprimable » en haut à droite

Provenant de Roumanie, pays où elle a été conçue, la Logan se fraye un chemin dans les esprits. D’autant plus que le diesel et le break sont en passe de se retrouver en nombre sur nos routes dans les mois qui viennent. Dans la presse, les commentaires sont enthousiastes. Ce modèle bon marché semble faire l’unanimité. Quelques défauts sont relevés, inhérents à la volonté de faire descendre le prix. Cette fois-ci, c’est la Logan de base qui nous a été confiée. « Il te faudra des bras de camionneur, il n’y a pas d’assistance à la direction. » m’étais-je laissé dire. Pourtant, dès que la voiture est en mouvement, les roues s’orientent sans difficulté. Les créneaux demandent un minimum d’attention… ou quelques séances préparatoires de fitness.

La Logan a le mérite de mettre en évidence les évolutions apparues dans le monde automobile au cours des dernières décennies. La version basique commercialisée en Europe de l’Ouest adopte l’ABS et les deux airbags avant. La seule option ajoutée dans le modèle testé était la peinture métallisée, option à trois cents euros. Certaines personnes qui avaient eu la possibilité de faire un bout d’essai avec la Logan de base m’avaient parlé de l’absence de la radio, de l’assistance de direction, du verrouillage centralisé qui leur manquaient cruellement. Les rétroviseurs extérieurs sont réglables de l’intérieur, à l’aide d’une manette, le prééquipement radio est inclus ainsi que la garantie de trois ans limitée à cent mille kilomètres . En effet, il faut quelque temps pour prendre la mesure de l’engin proposé à seulement, rappelons-le, sept mille cinq cents euros. Les premiers jours, que de regards levés au ciel parce que l’on avait oublié de verrouiller la porte avant droite avant de sortir…

Mais clairement, pour les gens qui préfèrent investir leur argent dans d’autres achats que celui d’une boîte à rouler m’as-tu-vu, la Logan offre de quoi faire des déplacements sûrement, dans le confort, à la recherche des vraies valeurs qui pourraient gouverner sur nos routes. Le moteur de quatorze cents centimètres cubes est loin d’être un foudre de guerre. Sa mission est de mouvoir, sans aucune prétention sportive, un engin de mille kilogrammes. Son couple et sa puissance sont suffisants pour cela. Sur autoroute, l’insonorisation autorise cependant de voguer aux vitesses réglementaires sans devoir recourir aux bouchons d’oreilles. Sans être frugal, il permet tout de même de déplacer quatre ou cinq personnes sur tous les itinéraires.

Le coffre est gigantesque. Les dossiers des sièges arrière restent fixes, empêchant de profiter de l’habitacle pour des transports plus encombrants. Il est vrai qu’au cours du temps, il est devenu courant pour les constructeurs de concevoir des solutions 40/60 pour la seconde rangée. En fait, la Logan revient, trente ans plus tard, aux modèles qui jalonnaient les chemins de nos parents. Avec un savoir-faire accru, une sécurité en progrès… et une simplicité de bon aloi. Le capot, la malle de coffre semblent bruts de décoffrage. Et pourtant, en cas d’accident, ces deux panneaux contribueront à l’absorption des énergies.

Beaucoup de constructeurs se sont intéressés ces dernières années aux citadines aux dimensions réduites. Ils proposent des engins dans lesquels l’habitabilité ou les équipements sont mesurés. Avec la Logan de Dacia, le groupe Renault maintient une habitabilité imposante en limitant drastiquement les options sur le modèle de base. Vraisemblablement que dans un proche avenir, la montée en puissance des accessoires fera le bonheur de nombreux automobilistes au détriment du prix compté. Cependant, pour le client qui souhaite limiter ses dépenses automobiles, la Logan devient une nouvelle façon de voir la route, sans prétention. Il est facile d’imaginer la Logan en ville ou pour de courts trajets. Elle gagne à être reconnue aussi pour des déplacements plus longs. Sans radio à bord, les conversations à bord seront à nouveau de mise !

Mars 2006