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Essai de la Jaguar XK Coupé 3.5 V8 bva6 - 258cv
Type : Coupé félin de luxe
Prix d'achat du modèle testé : 75.600 €
Puissance maxi à 6.250 tr/min
Couple maxi : 334 Nm à 4.200 tr/min
Poids : 1.720 kg
Autonomie : 70 litres = 545 km
Puissance/Poids : 110.47 kW/t
Émission de CO2 (test) : 309 gr/km
Émissions théoriques d'échappement
• CO2 = 269 gr/km
• CO = 0,318 gr/km
• HC = 0,052 gr/km
• NOx = 0,009 gr/km



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Pour certains, rouler en huit cylindres en consommant treize litres aux cent est une hérésie à condamner lourdement.  Il est étonnant que les médias répètent à l’envi que la voiture est une criminelle pour la Terre avec ses consommations immodérées de ressources fossiles et ses rejets de gaz à effet de serre.  Ceux-ci, avec une rapidité déconcertante lit-on dans la presse, réduisent les glaciers à peau de chagrin et provoquent des bouleversements climatologiques qui nous font, déjà, vivre des sécheresses estivales en mars et des inondations boueuses d’un juillet au tison…  La voiture semble être devenue, en quelques mois seulement, le bouc émissaire de tous les maux que rencontre notre planète.  L’industrie automobile s’est engagée depuis plusieurs années dans des évolutions technologiques majeures qui relèguent à l’obsolescence toutes les productions antérieures.  Qu’il est loin le temps de l’essence avec plomb, des ceintures de sécurité, sans enrouleurs, à deux points d’ancrage, des phares éblouissants… 

Les félines Jaguar représentent toujours un summum en matière de fabrication automobile.  Le luxe et le confort sont devenus des synonymes de la marque.  Ajoutant à ses moteurs colossaux un petit benjamin V8 de seulement trois litres et demi, carburant à l’essence, l’industriel anglais révolutionne encore une fois sa tradition et s’ouvre les portes vers une nouvelle clientèle qui cherche à se démarquer des créations conformistes aux anneaux, aux hélices ou à l’étoile.  Cela, sans perdre un pound de la suavité britannique de l’épopée impériale. 

Bâtie sur une structure monocoque tout en aluminium, singulièrement rigide, la XK veut se défaire des kilogrammes pour rester joviale.  Les éléments en alu sont tantôt moulés, estampés ou extrudés et leurs assemblages sont rivés, boulonnés ou collés à l’époxy en fonction des circonstances.  La XK dispose ainsi d’un châssis léger et particulièrement rigoureux.  Le bloc-cylindres et sa semelle structurelle ainsi que les composants du moteur sont aussi réalisés en aluminium et en magnésium.  Ce dernier matériau est moins lourd que l’alu, de trente pour cent, tout en offrant les mêmes résistance et durabilité. 

Le « huit cylindres » concocté par les Britanniques à la sauce Jaguar comporte un vilebrequin à course courte et des bielles longues pour conserver le taux de compression favorisant les performances.  Les réactions rapides du moteur à tous les régimes sont obtenues grâce au calage variable des arbres à cames d’admission qui s’adapte en permanence en fonction des conditions de conduite.  Les injecteurs à trous multiples améliorent à la fois la pulvérisation du carburant et la puissance tout en maximisant le rendement énergétique et, par conséquent, les réductions des consommations et des émissions.  Pour réduire la charge et le bruit, ce sont des chaînes à pas plus fins que précédemment et des pignons spéciaux qui entraînent les arbres à cames. 

La XK 3.5 V8 est, tout comme ses aînées, équipée du système de protection différenciée.  Celui-ci protège au mieux les invités dans l’habitacle en analysant la gravité de l’impact frontal, le nombre, la position et le poids des occupants.  Les airbags se déploient alors de façon optimale.  Première voiture produite en série, la XK se dote d’un capot actif en aluminium à déploiement pyrotechnique.  Lors d’une collision avec un piéton, le capot se soulève, en quelques millisecondes, de plusieurs centimètres et crée ainsi une zone tampon entre les parties contondantes du compartiment moteur et le capot.  Un bouclier passif en mousse recouverte de plastique déformable atténue les blessures aux jambes. 

Au-delà de ces considérations techniques, la Jaguar XK 3.5 V8 offre d’autres qualités, dont une sonorité envoûtante, sans jamais être envahissante.  Le boîtier-clef reste en poche.  Pour ouvrir les portes, il suffit de prendre la poignée comme on l’eût fait il y a soixante ans quand les vols d’automobiles étaient encore une exception.  Le moteur rugit dès que l’on appuie sur le bouton logé sur le tableau de bord.  Juste un instant avant de se mettre à feuler.  Un écran tactile de conception originale permet de jongler avec l’ordinateur de bord, la téléphonie Bluetooth®, la climatisation et le GPS couvrant l’Europe.  Son utilisation est intuitive à souhait et facilement mémorisable d’autant qu’une commande vocale vient compléter le système. 

En matière de praticité, on regrettera sans doute l'habitabilité du coffre au moment d'y glisser un ou deux sacs de golf. Un essuie-glace pour la lucarne serait un plus apprécié. Par contre, la boîte automatique à six rapports parfaitement étagés, utilisable en modes normal ou sport, autorise également la sélection manuelle par des palettes au volant.  Le jet d’eau du lave-glace accompagne le déplacement des branches sans créer la moindre gêne visuelle.  Dans les virages, un phare d’appoint éclaire automatiquement la zone vers laquelle on se dirige dès que les roues atteignent un certain angle.   Enfin, rappelons que l’utilisateur d’une Jaguar dispose naturellement d’un capital de notoriété indiscutable !

 

 

Juillet 2007

 


 

André-Louis De Laet - Belgique
al.delaet@essai-automobile.com