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Essai de la Jaguar XF 2.7 D Premium Luxury FAP bva6 - 207 cv

Type : Berline luxueuse
Prix d'achat (modèle testé) : 57 370 €
Couple maxi : 435 Nm à 1 900 tr/min
Puissance maxi : 207 cv à 4 000 tr/min
  • Puissance/poids : 83 kW/t
  • Puissance/litre : 76 cv/litre
Poids : 1 830 kg
L x l x h : 4 961 x 1 877 x 1 460 mm
  • Surface au sol = 9,31 m2
  • Volume capable = 13,595 m3

Émissions de CO2 (test) : 241 gr/km
Émissions théoriques d'échappement
  • CO2 = 199 gr/km
  • CO = 0,124 gr/km
  • NOx = 0,199 gr/km
  • HC = 0,039 gr/km
  • HC + NOx = 0,238 gr/km
  • Particules = 0,001 gr/km

Autonomie : 69 litres = 760 km
Consommations
   • du test : 9,1 l/100
   • lue à l'ordi : 8,1 l/100
   • théorique constructeur : 7,5 l/100
   • Test/Ordi : 12 %
   • Test/Théorique : 21 %

 


 

L’industriel indien Tata vient d’hériter récemment, contre monnaie sonnante et trébuchante, des rennes des marques britanniques Jaguar et Land Rover.  Cela se passe au moment où les livraisons de la nouvelle XF débutent, comme pour souligner les changements notoires que l’on verra dans les prochaines années.  La Jaguar XF rompt avec les traditions qui ont fait la gloire et la décadence du constructeur.  Toutefois, avec la XF, les ingénieurs et designers se sont attachés à reprendre l’excellent des productions du siècle dernier et à s’orienter résolument vers un modernisme reconnu chez les concurrents d’outre-Rhin.  Le résultat est surprenant !

La confidentialité de ses livraisons sur les routes mondiales met en cause la pérennité de Jaguar.  Ses concepteurs l’ont compris.  L’attirance du chaland pour les berlines luxueuses tudesques les a conduits à affûter leurs crayons et à abandonner les valeurs conservatrices inutiles et assassines pour oser s’inspirer avec intelligence du charisme garantissant la réussite.  Sans toutefois, certes, se défaire d’un soupçon du légendaire flegme britannique : point trop n’en faut !  Le raffinement restera de mise, tout comme le confort. 

La clef bien rangée dans la poche, faisons un premier tour de propriétaire d’une semaine.  La poupe est plus haute que dans la S-Type redonnant à la malle une ampleur visuelle qui laisse supposer un volume imposant pour les bagages.  L’aérodynamisme y a gagné (Cx de 0,29).  La face avant affiche à nouveau l’agressivité du félin avec au centre de la calandre le logo sauvage de la gueule féline.  Les rondeurs habituelles de la marque ont fait place à des traits acérés.  Les roues gigantesques de dix-neuf pouces comblent parfaitement les échancrures dans la carrosserie.  Les ouïes de requin manifestent discrètement leur présence.  On est bien en face d’une légende comme il y en a déjà eu tant d’autres chez Jaguar !  Entrons dans celle-ci !

La main sur la poignée déverrouille le sésame.  Prenons place dans les larges sièges.  Le souci du détail : c’est une des premières impressions quand on s’installe à bord.  Il y a de l’aluminium, de la vraie ronce de chêne à fil droit aux endroits où l’on aurait pu griffer de l’ongle le cuir, celui-ci couvrant toute la surface supérieure du tableau de bord, le volant, avec de sérieuses coutures dans le ton.  Il y a de la générosité, du volume, du rationnel et le reste…  L’espace entre les deux sièges avant est comblé par un tunnel pélasgien regroupant quelques rangements et le mécanisme de la transmission, avec, trônant en son sommet, le bouton qui fera bientôt vibrer le félin au rythme des six cylindres diesel. 

Les écrans devant les yeux entre les branches du volant affichent juste l’information nécessaire : la vitesse, le régime du moteur, l’heure, le rapport enclenché, l’allure enregistrée par le régulateur et, à l’envi, la consommation, l’autonomie restante, la vitesse moyenne ou les totalisateurs kilométriques.  Le système central englobe les commandes des GPS, caméra de recul, ordinateur de bord, climatisation, téléphone Bluetooth®, ensemble acoustique…  Le volant reprend aussi les quelques interrupteurs pour le régulateur-limiteur de vitesse et pour la radio.  Il dissimule les palettes qui serviront en conduite plus dynamique. 

Un appui prolongé sur le bouton et quelques moteurs ouvrent les ouïes de ventilation et font apparaître le gros engrenage commandant la transmission.  On rêvait déjà de cela en 1968 dans « 2001, l’Odyssée de l’Espace » de Stanley Kubrick !  Le pied posé sur la pédale de frein, que tourne la roulette.  Ç’en est fini de la perche que l’on conserve dans la paume pendant tout le voyage pour la laisser glisser dans la rainure du « J » traditionnel.  Dans un feulement taciturne, les quatre cent trente-cinq newtons-mètres effacent automatiquement le frein à main et le salon peut déplacer ses occupants vers leur destination, dans un confort et une efficacité étonnante. 

Le V6 diesel semble, pour certains, manquer de prestance : toutefois, ne nous leurrons pas, la XF va vite quand on fait parler les canassons.  Les jackpots du bord de la route auront tôt-fait de vous le rappeler.  Comme ses sœurs aînées, la nouvelle Jaguar se mènera plutôt avec tranquillité.  Elle ne tiendra pas la dragée haute à ses concurrentes, nettement plus onéreuses à équipement identique, dans les lacets alpins.  Elle se donne pour mission de conduire ses occupants sans les heurter ni les bousculer. 

Sur le bitume, la largeur des pneus et la suspension font leur travail à merveille pour assurer la précision de conduite tout en conservant le silence et le confort réputé dans les Jaguar du haut de la gamme.  Pour le chaland qui veut se démarquer des anneaux et des hélices, il n’y a qu’à regarder les appréciations des badauds pour se convaincre que le choix de la nouvelle Jaguar était judicieux.  On pourrait éventuellement lui reprocher un accès au coffre étriqué, bien que deux ou trois sacs de golf puissent s’y ranger. 

 

André-Louis De Laet
Août 2008


 

André-Louis De Laet - Belgique - Belgïe
Vertaling : Waldorf
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