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Essai de la Land Rover – Discovery 4.4 E
Type de voiture: Franchisseur de Luxe
Prix d'achat du modèle testé : 63.480 €
TMC : 4.957 €
TR : 1.779 €
Autonomie : 83 Litres = 480 Km





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Le Land Rover Discovery est à la mesure —la démesure diront certains— de Gargantua et de Pantagruel. Tant en ce qui concerne les quatre dimensions de base (longueur, largeur, hauteur et poids) que pour l’équipement, les potentiels de franchissement et l’ingurgitation de carburant ou la déjection de toxines. Il serait facile de présenter le Discovery. Il suffit d’utiliser les superlatifs et le tour est joué. Pourtant, nous pensons que ce mastodonte permet de mettre en lumière certaines dérives dans les comportements que l’on rencontre malheureusement trop sur les routes et en ville. Et les gouvernants trouvent alors les parades immédiates et pas nécessairement raisonnables consistant à multiplier les interdits.

Il est vrai, et c’est regrettable, que quelques individus manifestent des comportements déplacés. L’un ou l’autre possesseur de l’une ou l’autre caractéristique s’est toujours démarqué l’une ou l’autre fois. Ceux que le quidam repère sont ceux-là qui extériorisent un élément qui fait appel à une jalousie, parfois passagère… Les motards en ont fait les frais à une certaine époque, les Flamands, les Suisses allemands, les blondes aussi… et aujourd’hui plus précisément, c’est au tour des utilisateurs de 4x4.

À peine quelques minutes après avoir pris le volant du Discovery, arrêté sur le parking d’un centre sportif à une trentaine de kilomètres de Bruxelles, je me suis fait apostropher par un homme qui me reprochait mon incivisme. Étonné d’abord, amusé ensuite de la méprise, je me suis autorisé à l’inviter à prendre une tasse de café à la buvette toute proche. Il se reconnaîtra ! Son commentaire m’a sidéré. « Quand je vous rencontre ici, vous semblez être un être humain. Qu’est-ce qui vous a pris d’acheter cette masse de métal immonde ? Vous ne paraissez pas idiot. » Quelle chance !

Attentif à l’impact que je provoquais en conduisant le Discovery, j’ai été surpris de constater que les regards appréciateurs étaient rares. Ils sont loin les sourires rencontrés au volant d’une MR, d’un Speedster pour ne parler que de deux modèles parmi tant d’autres. J’imagine qu’en ces temps où les économies d’énergie sont à la page, déplacer trois tonnes d’acier, de plastique et d’électronique pour les deux croissants du dimanche matin exacerbe les commentaires fielleux. On réfléchirait avant de tenter l’aventure ! C’est une des motivations d’achat les plus fortes de ces engins, l’aventure. D’aucuns hurlent à l’incivisme quand on consomme et pollue plus que de droit ! La question se pose alors de savoir qui pollue le plus : celui qui choisit un mastodonte 4x4, peut-être pour frimer une cinquantaine de kilomètres par semaine ou le citoyen raisonnable qui parcourt ses deux mille bornes hebdomadaires dans un véhicule choisi pour son appétit d’oiseau.

Les généralisations sont la source de beaucoup de colères inutiles, d’injustices flagrantes. Le vétérinaire de mes amis sait pourquoi il conduit un lourd 4x4 qui lui permet de franchir les obstacles qui le séparent du troupeau de vaches de son client. Le passionné de randonnées équestres fait un choix de vie qui mérite d’être respecté. Oui, je suis d’accord avec celui qui me répond que plus de nonante pour cent des 4x4 ne quittent jamais le tarmac et que c’est faire payer cher à la collectivité le « m’as-tu-vu » glouton. Il devient intéressant de se poser la question de ce qui pousse quelqu’un de sensé à « commettre » le sacrilège tant décrié.

Nous avons, en Europe, des faiseurs de lois qui se font une joie d’interdire. Il y a longtemps qu’il n’est plus possible de mettre ses roues de tous-terrains sur de la terre ou du sable. Cantonnées qu’elles sont au béton ou à l’asphalte. Les constructeurs chaussent d’ailleurs leurs productions de montes d’été, « pneus pluie » à la rigueur. Nous pourrions nous demander ce que serait la vie si les solutions choisies par le législateur étaient permissives plutôt que limitatives. Il faudrait une fameuse dose de créativité à disposition. Du travail pour des consultants un peu perspicaces ! Non ? Sinon, que restera-il de nos libertés lorsqu’il n’y en aura plus ?

 

Janvier 2005

 


 

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André-Louis De Laet - Belgique
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