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Essai BMW R 1150 RT
Type de moto : Grande Routière
Prix d'achat du modèle testé : 14.900 €
TMC : 62 €
TR : 41 €
Autonomie : 24 Litres = 420 km

Incontestablement, la circulation actuelle est un véritable calvaire pour ceux qui parcourent régulièrement de nombreux kilomètres dans le cadre de leurs activités professionnelles. Les transports publics sont inexistants pour celui qui doit atteindre des coins perdus ou inefficaces pour celui qui multiplie les étapes dans la journée ou la semaine. Les deux roues sont alors, parfois, une solution intéressante. Les grandes routières réservent de chouettes surprises à être utilisées au quotidien. D’autant que les équipements modernes sont efficaces contre la pluie et le froid. Cet article recèle de nombreux termes du jargon motard. Merci au lecteur de tolérer cette licence ponctuelle !

BMW produit des grandes routières depuis des décennies. Le Flat-Twin a fait la renommée motarde de la Béhème, avec ses qualités évidentes de refroidissement naturel, sa facilité d’accès pour les entretiens, son couple de renversement qui impose une conduite adaptée… La boîte de vitesses, sa précision aléatoire et sa sonorité particulière ont fait couler des litres d’encre en récriminations par ses détracteurs et en éloges par ses défenseurs. Les qualités intrinsèques de la Béhème ont été préservées par les concepteurs de la R 1150 RT. Il s’agit là d’une bécane de qualité, avec ses caractéristiques propres. La R 1150 RT demande un temps d’adaptation pour celui qui n’a jamais conduit de moto BMW. Dans le cadre d’un tel achat, l’essai préliminaire d’une journée est de rigueur.

Il se fait que la R 1150 RT est une moto d’exception pour l’usage qui lui est dévolu. Une fois qu’elle roule, elle est aussi légère qu’une bicyclette. Et redoutable d’efficacité. Sa tenue de route est impressionnante grâce à son centre de gravité très bas. Sa puissance et son couple sont omniprésents pour la faire évoluer en souplesse virile. C’est dans les manœuvres à l’arrêt qu’elle pèse son pesant de difficultés. Pourtant, un motard un peu entraîné sait que ce sont les roues qui « portent » le mieux sa bécane. Lui n’est là que pour guider le chemin.

À côté des qualités évidentes de la Béhème, il est des domaines où certains détails ne correspondent pas à l’image de marque de qualité qu’on se doit d’attendre des productions BMW. Les valoches, qui ne peuvent contenir un attaché-case, en sont un exemple flagrant. Le système d’ouverture est désuet. La valise doit être verrouillée pour que l’on puisse retirer la clef qui gêne l’ouverture. Le système d’accès à doubles poignées permet d’abord de décrocher la fonte de la moto, puis de l’ouvrir. Le mécanisme est dur et bruyant. Pas moyen de passer inaperçu sur le parking de l’entreprise ou lors d’un retour tardif devant chez vous. Autre détail, l’interrupteur ajouté au tableau de bord pour les phares antibrouillards, est ringard au regard des autres commodos. Il y a quelques années, les commandes des clignotants (ou des clignoteurs) de la BMW ont été revus. Chacun donne son avis sur cette hérésie… ou cette façon de fidéliser la clientèle. C’est aussi un moyen d’alimenter les conversations des motards. Il y a les inconditionnels et les dénigreurs. Les deux camps ont leurs raisons. Les deux camps ont raison.

Au-delà de ces petits détails, les phares de la moto testée sont peu dignes d’une grande routière. Les codes sont dangereux dans les virages et le faisceau du grand phare est trop étroit. L’allumage des antibrouillards corrige un peu cet état de choses. Le bouton des clignos de secours est gênant la nuit, si proche du rétro de gauche. Les critiques ci-dessus peuvent facilement être corrigées par le constructeur. Elles n’enlèvent rien aux qualités technologiques de la R 1150 RT qui sont d’ailleurs largement commentées sur d’autres sites, à savoir, la gestion électronique du bloc moteur, l’échappement catalysé, la boîte à six vitesses, le système de freins EVO.

 

Jargon

Bécane : moto
Béhème : de BMw
Béhémouiste : fada de Béhème
Couple de renversement : le vilebrequin du Flat-Twin est longitudinal par rapport à la route. À l’accélération, la moto a une légère tendance à pencher à droite alors qu’à la décélération, elle se meut vers la gauche. C’est perceptible sans cependant causer le moindre trouble de conduite. Le pilote qui s’y connaît, utilise cette caractéristique en s’engageant différemment dans les virages à gauche et à droite. Un pilote BMW ralentit légèrement devant un virage à droite pour pouvoir y accélérer franchement et aborde plus rapidement que de normale les virages à gauche pour y décélérer un chouia.
Flat-Twin : Moteur à deux cylindres à plat, aussi appelé Boxer
Voloches : valises ou fontes de part et d’autre de la selle du passager.

 

Août 2004

 


 

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André-Louis De Laet - Belgique
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