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Essai de la Renault Laguna Grand Tour 1.9 dCi - 130cv
Type de voiture : Break familial
Prix d'achat du modèle testé : 31.350 €
Puissance maxi à 4.000 tr/min
Couple maxi : 300 Nm à 2.000 tr/min
Poids : 1.460 kg
Cx : 0,31 - SCx : 0,652
Autonomie : 68 litres = 1.150 km
Émission de CO2 : 151 gr/km


 

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Partis pour une longue route clémente, nous savourions le negro-spiritual « Amazing Grace » distillé avec la qualité exceptionnelle du système audio Cabasse de la Laguna. Sur les autoroutes gratuites de l'Est de la France, la radio locale adaptait son programme pour présenter Yves Cochet, l'ancien Ministre de l'Environnement du gouvernement Jospin. Ce député des Verts exposait le contenu de son livre récemment écrit « Pétrole Apocalypse ». Pour lui, les sociétés de sobriété sont le seul espoir de maintenir nos valeurs humaines et d'offrir un monde vivable à nos enfants. Des propos réalistes d'après lui, pour le moins pessimistes selon l'avis de pas mal de lecteurs... Alarmistes, entre autres parce qu'il néglige le potentiel des gains d'efficacité énergétique. Sujet constamment sur la table des ingénieurs des constructeurs automobiles.  

D'après le député de Paris, la fin du « monde que nous connaissons » est d'actualité, celui de l'énergie à bon marché. Un triple choc nous attend : celui de l'épuisement des ressources de pétrole faciles d'accès, celui de la difficulté de l'offre à satisfaire la demande et celui de la forte probabilité de conflits en vue de maîtriser les réserves d'or noir rare et précieux. La proposition du politicien français est de favoriser la relocalisation plutôt que la mondialisation et de privilégier d'urgence un système économique limitant les transports de personnes et de marchandises sur de longues distances. Cela, pour compenser l'augmentation du prix du pétrole due principalement à deux facteurs : la difficulté d'accès au pétrole d'une part et les décisions politiques pour imposer des économies d'énergie. Les appels pressants de certains scientifiques à préparer nos infrastructures pour l'après pic pétrolier sont, d'après Cochet, trop peu entendus.  

Dans le camp des optimistes, les arguments se basent sur le permanent démenti des effets des prévisions antérieures de raréfaction des ressources. Ce fut le cas pour le bois, le charbon. Il y a eu de nouvelles options de matières premières. On a vu également que l'épuisement des gisements connus correspondait aux progrès techniques facilitant l'accès à de nouvelles réserves : gisements d'accès plus complexes, nappes en mers profondes, huiles extra lourdes, sables asphaltiques, schistes bitumineux... Des recherches sont également orientées sur le développement de techniques de production de carburants liquides à partir du gaz naturel, du charbon ou même de la biomasse...  

Au milieu du XXème siècle, le géologue King Hubbert énonçait une loi mathématique relative à l'exploitation des ressources primaires. Elle prétend que la production annuelle part de zéro, culmine à un sommet qui ne sera jamais dépassé puis décline jusqu'à ce que la source soit complètement épuisée. La diminution inéluctable s'explique en fonction de la nature des gisements, même s'il reste des quantités importantes à exploiter, comme c'est le cas des gisements sous les pôles. La même approche avait été soulevée au milieu du XIXème siècle par l'économiste Jevons à propos de la raréfaction du charbon.  

Le pétrole connaît quatre principaux débouchés : la plasturgie (conception et fabrication de matières plastiques), l'agriculture (carburant pour tracteurs et machines, fabrication d'azote, de pesticides et d'herbicides), l'énergie domestique et enfin, qui nous concerne plus, les transports. Actuellement, plus de 95% des déplacements mondiaux utilisent les hydrocarbures comme énergie. Pour rappel, il s'agit des transports aérien, maritime, fluvial, ferroviaire et routier. Bien qu'électrifiés pour une grande partie, les trains utilisent les hydrocarbures pour produire l'électricité qui les meut !  

Pour quelle raison aborder ce sujet dans le cadre de l'essai d'une Laguna ? Soucieux des informations retenues de cette émission, nous avons décidé d'être attentifs à la consommation lors de notre périple à trois vers les hautes plaines jurassiennes. Respecter les limitations, utiliser la sixième et le régulateur de vitesse, adopter une conduite fluide et anticipative nous a mené à consommer une moyenne de 5,7 litres aux cent kilomètres. Les itinéraires, helvètes, incriminés à trente-cinq pour cent dans le périple, furent évidemment plus voraces à cause de leur profil.   Les autoroutes, utilisées à soixante pour cent, relativement chargées nous ont permis de compenser par une frugalité étonnante.  

Novembre 2005

 

 


 

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André-Louis De Laet - Belgique
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