Celui qui cherche à déplacer six adultes, confortablement, en tenant compte des bagages, sans se ruiner, peut offrir au Fiat Multipla une solide attention. La première mouture, qui date de 1996, avait un style peu académique avec son rostre de dauphin et son intérieur anticonformiste. Ce look a d'ailleurs été l'un des facteurs du peu de succès du Multipla. Quels sont les acheteurs enclins à manifester aussi clairement leur volonté de sortir des sentiers battus. Pourtant, le Multipla concentre bon nombre de qualités difficiles à négliger. Et la nouvelle version, plus discrète que sa sœur aînée, compte bien gommer cette mésestimation des réactions du public.

Optant pour une longueur à peine supérieure à quatre mètres, une largeur de camion de déménagement et une hauteur approchant celle de la tour Eiffel, les ingénieurs italiens combinent dans ce véhicule des dimensions aisées à garer et à manœuvrer en ville, des prestations routières excellentes, un espace impressionnant, deux rangées inhabituelles de trois sièges, un coffre et une modularité dignes de ces noms... Le plaisir de conduire en plus ! Disposant d'une semaine à passer dans une Suisse sous la neige du changement d'année, nous avons casé, sans la moindre difficulté, six sportifs, les skis, luges et bobs, les vestes, bottines pour des virées quotidiennes en montagne. Disons de plus que la chausse de pneus d'été ne nous a pas le moins du monde handicapé lors de nos déplacements, même sur neige durcie. En plus de ses qualités d'autobus multi usages, le Fiat joue aussi au transport des marchandises grâce à son plancher rigoureusement plat et son seuil de chargement étonnamment bas. La taille du hayon autorise les chargements des objets de grandes dimensions.

Pour ceux qui se déplacent à cinq, le siège du milieu à l'avant se convertit en tablette entre les deux autres fauteuils. Il peut également être remplacé gratuitement par un frigo lors de la signature du bon de commande. Les sièges arrière sont pourvus d'appuie-tête dont la forme tient compte de la rétro visibilité du conducteur. Bien que la conception du véhicule n'inclue pas le multiplexage, les sécurités actives et passives du Multipla ont été prise en considération pour le bien-être de tous : les airbags de tête, l'ABS et l'ESP, le radar de recul et les double rétros extérieurs facilitant les marche arrière, l'option d'installation d'un téléphone mains-libres Bluetooth, la position de conduite surélevée, la vision panoramique sur la route, l'absence, la nuit, de reflets gênants frontaux ou latéraux, l'utilisation de la clef pour le déverrouillage des sécurités enfants aux portes arrière.

Parmi les petits inconforts, dus pour la plupart à la conception ancienne du modèle, on regrettera l'absence de réglage en profondeur du volant, les vitres qui ne s'estompent pas complètement, ce qui gêne lors des péages autoroutiers, la console de bord plus esthétique la nuit que pendant la journée, la position des commandes de réglage des rétroviseurs extérieurs et celles des deux toits ouvrant, la proximité des pédales d'accélérateur et de frein, la position éloignée du volant de la commande des grands phares. L'ordinateur de bord donne successivement l'heure, qui n'est malheureusement pas en permanence à l'écran, le kilométrage partiel, les consommations moyenne et instantanée, la durée de conduite et l'autonomie sur le restant de carburant.

Le diesel du Multipla testé, l'éprouvé JTD de 1,9 litres de cylindrée de 115 CV, se montre discret et délivre son couple dès 1500 tours. Sa consommation en carburant est contrôlée. Pour le périple vers la Suisse et retour par les autoroutes, les parcours helvètes en montagnes enneigées, les virées citadines, seuls 6,7 litres aux cent ont été nécessaires alors que la voiture transportait six adultes et leurs bagages. Les dépassements se réalisaient aisément et les restrictions de vitesse se respectaient de même. Un des défauts du Multipla est de ne pouvoir disposer d'un cruise control. Les coûts de développement trop élevés pour ce "gadget" tellement utile lors de déplacements réguliers sur autoroutes sont impossibles à rentabiliser sur la trop courte fin de carrière de trois ans de ce véhicule d'exception. Rappelons enfin que Fiat garantit ses Multipla pendant trois ans.

Janvier 2005