Cette semaine, Ford Belgium nous prête la berline Mondeo dotée du pack Carosserie et du cinq cylindres essence à injection et turbo créé par Volvo.  Après le mille huit centimètres cubes du Clipper et le deux litres de la Focus CC, le deux litres cinq affiche sa noblesse sans laisser de place à la moindre contradiction.  Ces trois conceptions procurent des sensations totalement différentes.  La Clipper et son dix-huit cents disposent d’un couple appréciable entre mille huit cents et quatre mille tours par minute et se révèlent à ce point creux ailleurs qu’il se démarque par une brusquerie à laquelle le conducteur doit s’adapter et qu’il doit apprendre à apprivoiser. 

Le deux litres se montre plus civilisé, élargissant la plage de couple et par là même le rendant plus agréable.  Enfin, le deux litres cinq turbo répond illico à votre style de conduite : il pousse fort entre mille cinq cents et six mille cinq cents tours, à l’orée de la zone rouge.  Le cinq cylindres s’adapte à votre tempérament, à votre humeur… avec la mélodie feutrée qui le caractérise.  La boîte mécanique aux six vitesses parfaitement étagées se fait oublier lorsque la passivité vous gagne.  Vous choisissez un rapport et la souplesse du moteur fait le reste…  Quand le dynamisme vous reprend, vous préférerez les régimes contenus qui permettent de profiter à la fois du feulement rauque et du couple ! 

Nous avions craint que les cinq cylindres soient gloutons et que les passages à la pompe fussent le lot de notre voyage.  Que nenni !  Il s’est contenté de neuf litres six au cent sur l’ensemble du trajet de mille sept cents kilomètres.  Environ trois heures de ville embouteillée, deux cents bornes dans la montagne et le reste partagé entre les départementales et les autoroutes.  Le tout avec une quinzaine de démarrages à froid et sous une météo variée de moins quatre à douze degrés.  La trappe Easy Fuel avec son goulot typique pour l’essence, prévenant les risques lors du choix du carburant n’aura été utilisée que deux fois pendant le parcours.  Étonnant ! 

La Mondeo offre plus que son moteur.  La stratégie de Ford est de proposer, pour un prix compté, les technologies des véhicules de haut de gamme.  Il est vrai que ce sera parfois au détriment de la fluidité d’utilisation des « grandes ».  Prenons un exemple : le détecteur de parking avant oblige de passer d’abord la marche arrière pour que l’alarme sonore se fasse entendre lors de l’approche de l’obstacle.  Nous avons bien évidemment regretté la « keyfree » du Clipper : le système présenté avec la berline impose d’utiliser la télécommande pour verrouiller ou déverrouiller les portes.  Toutefois, le moteur se lance par un appui tenu sur le bouton au tableau de bord, la clef restant dans la poche.  Les commandes vocales, dont la simplicité d’utilisation est une référence, permettent de concentrer l’attention du pilote sur sa route.  Il ne faut pas longtemps pour que les injonctions principales soient mémorisées par le conducteur. 

D’ailleurs, les commandes au volant et l’écran derrière elles complètent le système.  C’est intuitivement que vous contrôlez la radio, l’ordinateur de bord…  Le GPS, également géré par la voix, reprend les cartes de l’Europe entière.  Il réagit avec vélocité lors des changements d’itinéraire.  La connexion Bluetooth® du GSM en libérera plus d’un des angoisses des uniformes aux regards vigilants vers les contrevenants.  D’autant que, une fois la liaison établie, vous disposez, au volant, de toutes les fonctions de votre téléphone bien au chaud dans la poche.  L’interface au tableau de bord est un modèle du genre dont la simplicité efficace mériterait d’être adoptée par la concurrence. 

Le châssis de la Mondeo se montre précis, offrant un ressenti idéal de la chaussée.  Ce n’est pas pour rien que Jaguar adopte ce châssis pour sa nouvelle S-Type.  Trois modes d’amortissement pilotent la suspension : confort, normal ou sport.  Très rapidement, nous avons conservé le deuxième pour bénéficier du meilleur compromis de tenue de route.  Dans la montagne, nous nous sommes laissés aller à la sportivité, quelques minutes, avant de repasser à l’amortissement normal tout jouant de la vitalité du moteur. 

La Mondeo réserve un espace impressionnant pour les genoux des trois passagers à l’arrière.  Le coffre, quant à lui, est gigantesque.  La finition est en net progrès par rapport aux productions de la fin du siècle dernier.  Il reste bien l’un ou l’autre détail qui agacerait les puristes.  Ceux-là s’orienteront vers d’autres teutonnes qui proposent à peine plus à des prix incomparables. 

Décembre 2007