Type de moto : Grande Routière
Prix d'achat du modèle testé : 26.500 €
TMC : 495 €
TR : 42,54 €
Autonomie : 25 litres = 350 km
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La GoldWing a déjà marqué une
page de choix dans le grand livre de l’histoire de la moto.
Son histoire a commencé en 1972, lors de la création
du projet “MI”, aussi appelé “The King”.
Il s’agissait d’un projet technologique pour explorer
les limites de la conception de la moto.
À cette époque, M. Honda émit des réserves
face à ce projet. Pour lui, 750 cc était le seuil
psychologique d’achat pour les utilisateurs. Adulée
ou décriée, la GoldWing ne laisse personne indifférent.
Il y ceux qui aiment, et j’en suis. Il y a ceux qui détestent.
Généralement, sauf à quelques exceptions près,
ces derniers n’ont jamais essayé l’engin.
Il y a près de trente ans, de nombreuses idées techniques
étaient implantées dans la nouvelle machine de tourisme
qui se dessinait : configuration du moteur, freins à disques
hydrauliques, réservoir de carburant sous la selle, transmission
automatique, système de freinage anti-blocage… Il aura
fallu plus de deux ans pour voir sortir la première GoldWing,
la GL 1000 en 1975. Déjà à l’époque,
la GoldWing avait ses détracteurs et ses inconditionnels.
Ceux-ci furent les pionniers d’une nouvelle race de motards.
En 1980, la GL 1100 fit son apparition en deux versions : la Classique
et l’Interstate, suivies deux ans plus tard par une version
luxueuse, l’Aspencade. L’amortisseur arrière
pouvait y être réglé selon la charge grâce
à un compresseur, le top case était complété
par deux valises latérales et un alternateur costaud amenait
certains propriétaires à transformer leur acquisition
en arbre de Noël à musique. Ou encore à la doter
d’un attelage ou d’une remorque.
En 1984, la troisième mouture de la GoldWing se déclina
en 1200 cc et les roues furent réduites à 16 pouces
à l’avant et à 15 pouces à l’arrière.
La Reine fut l’Aspencade SE-i (Limited Edition) dotée
d’un système audio de grande qualité. La quatrième
génération provint d’une refonte globale du
concept. Cette fois, le six cylindres de 1500 cc fit son apparition
dans un nouveau cadre.
Depuis, ayant acquis ses lettres de noblesse, la GoldWing a vu
naître nombre de clubs, de “concentres”, de sites
URL… À la fin de l’année 2000, la GL 1800,
encore améliorée, fit son entrée à Las
Vegas. Toujours un six cylindres boxer dans un cadre aluminium,
cette fois, avec un nouvel amortisseur arrière, une alimentation
par injection directe, des pots catalytiques, les système
de freinage intégral avec ABS… et un prix à
l’envi ! Le projet allie luxe et haut niveau de performance.
Cette moto, souvent appelée limousine à deux roues,
permet à deux adultes de se déplacer rapidement, en
tout confort, avec les bagages. Les petites sportives à quatre
roues trouveront dans la GoldWing 1800 une réelle concurrente.
Les qualités routières de cette machine sont étonnantes.
Le châssis a été totalement repensé en
aluminium, intégrant le moteur dans la rigidité de
l’ensemble. La légèreté, le centre de
gravité bas et la rigidité y ont gagné. La
facilité de conduite est étonnante pour une machine
qui fait une demi tonne avec son pilote et les pleins faits.
Le cadre en alu mérite à lui seul que l’on
s’y arrête un instant. Il est constitué de caissons
de différentes sections, de multiples raidisseurs et de nombreux
cordons de soudure confirmant la parfaite maîtrise de Honda
des technologies de l’aluminium. La rigidité de la
machine autorise des prises de gîtes inhabituelles sur des
motos de ce poids. Les pare-cylindres seront mis à l’épreuve
!
Le système de freinage intégrant 3 disques (2 à
l’avant et un à l’arrière) est équipé
du Dual-CBS de Honda. Les pressions de freinage sont réparties,
selon la commande (poignée ou pédale), au moyen de
clapets modulateurs. L’ABS contrôle et optimise la pression
de freinage pour empêcher le blocage des roues et pour faciliter
le contrôle de la machine lors des ralentissements d’urgence.
Contrairement à la réalité des modèles
précédents, le freinage est aujourd’hui efficace
sur la GoldWing. Il reste à en peaufiner l’endurance
!
Même sur petites routes, la grosse Honda épate par
sa rigueur et sa vivacité. Ce n’est pas une sportive,
loin s’en faut. Ralentir avant d’entrer dans les virages
devient une seconde nature lorsqu’on évolue avec une
GoldWing. La conduite cool, “sur le couple”, lui convient
à ravir et l’autonomie s’en trouve largement
améliorée. Les 25 litres du réservoir autorisent
facilement 350 km malgré le SCx défavorable. La puissance
est immédiate, sans creux, sans brutalité. La note
rauque de l’échappement est suffisante pour ajouter
le plaisir de la ballade à celui de la balade.
Le confort est dû, entre autres, à la qualité
de la selle. Elle est vraisemblablement l’une des plus confortables
jamais proposée sur une moto. Deux rainures manquent pour
l’évacuation de l’eau de pluie et sont la seule
fausse note que l’on pourrait lui trouver. Les commandes sont
pratiques malgré leur nombre et la visibilité des
cadrans est excellente. Le système audio mérite qu’on
lui alloue un petit quart d’heure d’attention avant
de commencer l’essai pour en découvrir toutes les facettes.
Les pieds tombent naturellement sur les pose pieds et se retrouvent
bien à plat sur le sol à l’arrêt. Ah oui
! Les clignotants se coupent d’eux-mêmes après
le virage, le miroir de courtoisie est parfait, les rétroviseurs
offrent une vue splendide sur vos arrières sans gêner
le moins du monde dans les remontées des files.
Le large pare-brise protège remarquablement du vent. Par
contre, il offre la surface d’un spi au vent latéral
et n’est toujours pas commandé électriquement.
En une journée de balade par beau temps, les moucherons qui
s’y sont écrasés vous contraignent à
l’arrêt pour le nettoyage salvateur à une vision
correcte. Seuls les tout grands gabarits peuvent espérer
poser leur regard au-dessus de l’écran. Honda n’a
pas repris son concept de ventilation du pare-brise. Il me semble
pourtant indispensable lors de déplacements sous la pluie
pour dégager la buée qui se forme en ville ou pour
éviter l’eau qui descend sur la face intérieure.
La GL 1800 se manœuvre aisément à très
faible vitesse. Il reste quand même à son pilote à
anticiper les situations. Sinon, la marche arrière est là
pour vous sauver. Elle s’enclenche grâce à 2
manipulations à la poignée droite. La commande compliquée
nécessitant deux mains de la GL 1500 est de l’histoire
ancienne.
Que peut-on encore attendre de l’avenir ? Une boîte
séquentielle, un pare brise réglable électriquement
ou alors un ordinateur de bord (et une connexion internet par satellite)…
Septembre 2002
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