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Tout le monde convient que les Allemands font la loi dans le segment des hauts de gamme et que les Français y pratiquent à peine de la figuration. Renault s'est essayé dans un genre novateur, créant l'événement avec l'Avantime d'abord et la Vel Satis ensuite qui sont venues titiller l'image du véhicule de prestige. Le conformisme de rigueur dans le domaine, l'agressivité commerciale des concurrents teutons, entre autres dans les flottes d'entreprises, expliqueraient-ils la tiédeur des acheteurs vis-à-vis de la Vel Satis ?   En augmentant sensiblement (quinze centimètres) la hauteur de la Vel Satis, le constructeur de Billancourt offre à ses clients l'aisance d'un accès dans la voiture digne des taxis londoniens.

Le moteur 2.2 dCi équipant aujourd'hui la Vel Satis se décline en trois puissances : 115 cv, 140 cv avec un filtre à particules et 150 cv. C'est cette dernière mouture que nous avons testée, en version Expression, finition de base. Dans ce cas, élémentaire signifie que la boîte de six rapports est manuelle, que le détecteur de parking manque à l'appel ainsi que la carte mains libres. Toutefois, le frein automatique, le régulateur de vitesse, l'ordinateur de bord, le GPS européen sur DVD sont de la partie pour le périple à réaliser à trois adultes avec bagages et outils de présentation. Dans ces conditions, sur les autoroutes de l'Est et les nationales avoisinantes, moins de sept litres aux cent ont été nécessaires pour rejoindre nos étapes. Les listes impressionnantes par la quantité d'options ainsi que par les montants recommandés sont abandonnées aux concurrents d'outre-Rhin.

La Vel Satis s'adresse à ceux qui osent manifester leurs différences, soucieux de leur confort et celui de leurs proches, peu enclins à se démarquer par leur pugnacité sur le bitume, aptes à apprécier les originalités. Le récent reliftage, proposé par le constructeur, s'est attaché à des détails. Le moteur de 150 cv n'autorise pas de performances dignes des circuits. D'autant que les consommations de carburant, de pneumatiques et d'embrayage auraient vite fait de révéler la dérive. Sur les trajets hebdomadaires, aux allures responsables, la quiétude et la souplesse de fonctionnement priment. La voiture est lourde avec les qualités qui en découlent --tenue de route, confort, stabilité-- et les inconvénients inhérents renforcés par un SCx inhabituel pour une berline.

À bord, la Vel Satis est magique de luminosité, de bien-être, de silence. Les autoroutes et les nationales se déroulent sans heurts. En ville, son rayon de braquage lui permet de se tirer de toutes les situations et se garer demeure aisé malgré l'emprise au sol. Sur les itinéraires sinueux, il est nécessaire de rester attentif à enclencher le bon rapport et à utiliser les caractéristiques de la direction qui demande un doigté léger. Les vicinales défoncées feront peu d'ombre au confort pour autant qu'elles ne soient pas source de chronos.

Avril 2006

Dans l'affaire de la voiture folle de l'A71 en 2004, le rapport réalisé par les experts à la demande de l’autorité judiciaire établit que « les investigations sur un plan technique du véhicule Vel Satis (…) et les essais de ce véhicule sur piste écartent tout dysfonctionnement qui aurait pu se produire sur la fonction régulation de vitesse (…) ».

Les experts judiciaires relèvent par ailleurs que «l’examen de l’ensemble des calculateurs ne révèle pas d’indices pouvant être à l’origine d’une manipulation de ces derniers, antérieure à (leurs) investigations ». Ils précisent encore : « Nos travaux ont établi que l’état de la technologie relative au fonctionnement du régulateur de vitesse et de ses processus de désactivation permettait bien, par intervention sur l’injection, un arrêt du véhicule en cas d’une éventuelle anomalie. Il en est de même pour les systèmes de sécurité intégrés tant pour le contrôle des calculateurs que celui des fonctions logicielles et réseaux multiplexés assurant les échanges entre ces calculateurs. En conséquence, un tel incident ne nous semble pas techniquement possible sur le véhicule examiné ».

Yann Vincent, Directeur de la Qualité de Renault, précise : « Ces résultats confirment les investigations et les essais routiers menés par 40 ingénieurs et techniciens Renault qui travaillent sur le régulateur de vitesse depuis 8 mois. Nous sommes aujourd’hui confortés. Pour autant, la confiance et la satisfaction de nos clients restent au centre de nos préoccupations. Nous restons mobilisés en travaillant à rendre encore plus simple l’utilisation de ce dispositif, notamment à partir des éléments recueillis lors de nos enquêtes clients. Nous restons également à la disposition des clients en ouvrant une plateforme d’appels téléphonique dédiée pour répondre à leurs questions. Nous poursuivons également avec notre réseau commercial nos actions de sensibilisation et d’explication. Ces actions, parmi lesquelles l’édition de 600 000 brochures et la mise en place d’un dispositif d’accueil et d’information dans les points de vente, ont pour but de répondre aux questions concernant fonctionnement et l’usage du régulateur de vitesse. »