Quel étonnant engin que ce nouvel Espace ! Déjà référence en matière de monovolumes, le Renault a encore évolué dans plusieurs domaines…

D'abord, la tenue de route. Les monospaces ne se conduisaient pas comme des voitures. Leur centre de gravité élevé, le poids, l'encombrement demandaient une dextérité et un savoir-faire évident. Des anticipations aussi ! Le véhicule testé cette semaine s'est comporté comme une voiture classique. Des accélérations dignes de ce nom, une vivacité de conduite et un freinage exceptionnels ainsi qu'un confort étonnant. Le comportement routier de l'Espace de la quatrième génération doit sa précision, inouïe dans sa catégorie, à l'abaissement du centre de gravité de l'ensemble. C'est pourquoi vous observerez que l'essieu arrière est si proche de la chaussée. Le train avant est collé à la route. Les levers de pied en courbe et les coups de volant intempestifs ne déstabilisent plus. Sur trajets sinueux, à vitesse soutenue, l'Espace IV est à l'aise. Et les passagers aussi !

La première impression reste celle de l'habitabilité gigantesque à l'intérieur. Cette sensation se confirme aussi par la vue imprenable sur la route. Les monovolumes nous ont habitué à montants imposants entourant de petites custodes à l'avant, si minuscules qu'elles participent aussi aux importants angles morts préjudiciables pour les piétons. Dans le modèle testé, les grandes custodes sont juste soulignées par deux fins montants : cela assure une visibilité exceptionnelle. L'affichage central au milieu du tableau de bord est visible par tous. Il tient même compte de la vue défaillante des hypermétropes vieillissants (vous voyez, ceux qui ne parviennent plus à lire leur journal sans lunettes…).

La version IV de l'Espace est plus grande que ses grandes sœurs. Plus luxueuse et mieux finie aussi. Par exemple, les joints des portes assurent aujourd'hui un silence inhabituel dans l'habitacle. Finis les sifflements des portières et des pneumatiques. Le moteur, lui aussi, s'est fait discret sur la route. Diesel puissant et coupleux, le 2.2 dCi peut -être utilisé "civiquement" sans beaucoup de difficultés et sans la moindre vibration. Sur les autoroutes de certains pays voisins, l'Espace pourra pourtant rivaliser avec les autres bolides. Au détriment de la consommation, bien entendu. Chez nous et en France où quelques kilomètres à l'heure supplémentaires sont tolérés sur les autoroutes, seulement 8,6 litres ont été brûlés tous les cent kilomètres. Avec une température extérieure ne réclamant ni conditionnement d'air, ni chauffage.

La qualité de fabrication des Renault est en hausse. L'Espace IV en profite. Les matériaux utilisés sont de bonne facture et bien assemblés. Les commandes courantes sont faciles et douces au toucher. On émettra un bémol pour la commande du Carminat (système GPS) qui gagnerait en ergonomie… Il est des options dans la concurrence qui démodent le Carminat plus lourd à utiliser ! Autre déception à propos du système GPS, c'est la position de l'écran… Celui-ci est relégué dans la partie basse du tableau de bord, à droite. Il exige que le conducteur quitte la route des yeux pour le consulter. Par contre, le couvercle joue un efficace rôle de pare-soleil.

Que dire enfin de la clef-carte ? Que c'est un système génial quand vous choisissez l'option mains-libres. La carte, rangée en permanence dans votre portefeuille, vous libère l'esprit. Sans cette option, c'est une contrainte. Heureusement que les maladies de jeunesse de l'informatique embarquée sont du passé. que Renault s'est attelé à les corriger. L'astucieux système de coulissement pour les sièges à l'arrière, sur toute la longueur du véhicule, autorise toutes les combinaisons d'aménagement de la place disponible. Il restera même encore de la place pour les attachés-cases lorsque l'on déplacera sept adultes. Enfin, il est utile de répéter que Renault est parvenu à décrocher cinq étoiles au Crash-test Euro NCAP pour cinq de ses modèles, dont l'Espace (et la Mégane, le Scénic, la Laguna, la VelSatis). Ce qui explique le lancinant bip-bip ininterrompu lorsque vous négligez d'attacher votre ceinture de sécurité.

Novembre 2003