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En 1987, Honda avait imaginé des versions haut de gamme de ses modèles, dotés de moteurs spécifiques et dont la qualité de finition est impeccable.  Honda les avait commercialisés sous une nouvelle marque : Acura.  L’année suivante, Toyota emboîtait le pas avec ses Lexus construites aux États-Unis pour le marché américain.  C’est à la fin de l’année 1989 que Nissan proposait ses Infiniti suivant la même stratégie que celle des deux autres industriels japonais.  Lorsque nous passions chez l’importateur Nissan à Aartselaar entre Boom et Antwerpen, nous avions l’occasion de rencontrer dans le parking quelques modèles inhabituels et agressivement élégants badgés Infiniti.  Nissan n’en disposait pas en parc de presse. 

En 2008, au salon de Genève, Carlos Goshn lançait officiellement le programme Infiniti en Europe.  Dans la foulée, Beerens a ouvert deux centres, l’un à Antwerpen et l’autre à Bruxelles.  Depuis, le chaland peut obtenir ces automobiles hors du commun qui ont pour mission, à la fois de démontrer le savoir-faire du constructeur japonais et de concurrencer les traditionnelles tudesques dans le créneau somptueux du monde automobile.  La gamme actuelle disponible en Belgique comprend les modèles G, EX, FX dont nous parlerons plus longuement dans les mois qui viennent.  Pour le styliste-designer de la marque, Shino Nakamura, tout commence par une simple ligne. 

Le coupé G37 que nous a réservé l’importateur est un de ces engins qui font se lever pas mal de boucliers écologiques : trois litres sept de cylindrée, trois cent vingt chevaux, environ deux cent cinquante grammes de CO2 au kilomètre soulèvent des objections de la part des défenseurs de la Terre qui collent encore le réchauffement planétaire à la seule voiture luxueuse.  Négligeant l’impact de tant d’autres causes humaines ou naturelles.  Comme si le public attiré par ces voitures extraordinaires manquait de sensibilité à propos de l’avenir de l’humanité.  Absurde !

La G37 Coupé adopte le bloc propulseur à six cylindres, évolution du moteur que nous avions déjà rencontré dans la Nissan 350Z.  Une nouvelle distribution, des soupapes à levée variable et quelques chevaux ou newtons-mètres de plus en rendent la conduite encore plus agréable.  Le V6 distille sa bonne humeur et son allant tant dans sa sonorité félissante que dans la santé de ses accélérations.  Difficile en tout cas de contenir le pied droit dans le respect des limitations de vitesse.  C’est au volant d’une G37 Coupé que l’on se rend compte que le métier de fabricant de panneaux routier échappe viscéralement à la crise que la presse nous rappelle à chaque édition. 

Un couple maximum à plus de cinq mille tours invite à laisser la bête imposer des régimes élevés pour jouir de la quintessence qu’il distille.  Dans les routes montagnardes comme celles que nous empruntions la semaine dernière, la G37 Coupé devrait faire merveille.  D’autant plus que les versions S et GT encore mieux outillées que la G37 de base disposent des quatre roues directrices ou motrices.  Toutes équipées de Bridgestone Potenza garantie d’une tenue de route exceptionnelle.  Il est bon de revenir de temps à autre à des considérations de plaisir.  Même si les consommations frisent l’irrespect, elles seront restées, au cours de notre essai dans les environs des quatorze litres aux cent kilomètres. 

Le Coupé G37 offre pourtant plus que son moteur…  Un des bonheurs qui nous fut réservé par les propriétaires des Infiniti que nous rencontrions était celui de l’œillade ou du signe de la main.  Des gens qui partagent une passion, qui se reconnaissent et apprécient de se démarquer d’une façon peu commune du lot des automobilistes.  Les Infiniti se repèrent au premier abord par leurs grandes roues dans des flancs effilés.  C’est un style de vie qu’elles exsudent fait de regards positifs sur le monde et de dignité. 

Par rapport à celui de la 350Z, l’intérieur du Coupé G37 manifeste moins sa richesse : les coloris y oscillent du noir au gris souris et font abstraction de l’originalité de la première.  Quelques matériaux mériteraient une attention plus pointue de la part des concepteurs.  L’horloge analogique gagnerait en raffinement et les commandes du GPS exigent d’abandonner momentanément le moelleux des sièges.  Le soin apporté montage est sans reproche et les standards imposés par les marques aux anneaux, à l’étoile et aux hélices sont largement atteints. 

Infiniti débarque en Europe dans un marché fragilisé par la crise économique.  Les arguments que présente le constructeur Premium nippon sont toutefois solides et flatteurs.  Infiniti propose un concept différent en ce sens que le style de vie importe pour ses amateurs.  Pour eux, la voiture est un objet d’art utile au quotidien.  Le Coupé G37 a convaincu quelques amis adeptes du golf.  Son coffre accueille deux sacs de clubs sans difficulté.  Les regards des autres golfeurs passant devant le coupé étaient appréciateurs et quelque peu envieux. 

La marque japonaise invente un service inédit qui suivra votre Infiniti durant toute son existence.  Lors des entretiens, un collaborateur vient chercher votre voiture chez vous en vous confiant une Infiniti de remplacement.  Il vous la rendra nettoyée !  Infiniti garantit ses productions pendant trois ans et cent mille kilomètres. 

© André-Louis De Laet
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Juillet 2009

G37 avril 2009

G37 mars 2009

G37 juin 2009