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Près d’un an après le premier essai de la Jaguar XF, l’importateur nous confie à nouveau le félin pour un test à l’étranger qui déplacera trois adultes dans une sérénité onctueuse, digne de l’ancienne marque britannique.  À bord, deux inconditionnels, l’un des hélices bleues et blanches, l’autre des quatre anneaux.  Leur premier regard porté sur la robe de la XF est appréciateur.  Finies les voussures arrondies des S-Type.  La XF a choisi le caractère acéré de sa ligne, conjugué de telle façon que sa fluidité devient une qualité aérodynamique.  Nous avions craint un instant l’inconfort du passager qui se glisserait à l’arrière, au vu de la ligne de toit plongeante.  Si l’accès est quelque peu gênant, le voyage se fera sans peine. 

Les ingénieurs de Jaguar ont revu leurs critères pour progresser selon l’air du temps tout en conservant les principes primitifs des modèles antérieurs : confort, luxe, majesté, intensité…  Les deux invités sont d’avis qu’il n’y a rien à voir avec la rudesse combative des tudesques, celle qui imprime le conducteur dans son dossier à chaque accélération.  Toutefois, ils expriment leur étonnement à propos de l’efficacité de la XF quand elle prend de la vitesse.  C’est rapide et doux à la fois !

L’architecture classique du bloc longitudinal à l’avant et de la propulsion dans une berline aux allures de coupé à quatre portes est devenue, depuis l’avènement des aides à la conduite, un gage de transmission véloce du couple vers les pneumatiques, laissant le soin d’assumer la sécurité aux ABS, contrôles de stabilité, de patinage, etc.  La féline Jaguar offre une tenue de cap et un comportement qui lui permettent de bondir allègrement d’une difficulté de la route à l’autre.  Le moteur sera, selon l’un des commensaux, faiblard en reprises quand on s’est habitué aux coups de reins virils de la concurrence. 

Conscient de cette réalité, Jaguar propose dorénavant un nouveau 3.0 extrapolé de l’actuel 2.7.  Les évolutions en matière de motorisation sont rapides depuis que la survie de la planète fait la une de tous les journaux.  Un des avantages du moulin dont nous disposions, le « petit », c’est qu’il invite naturellement à adopter une conduite apaisée et à laisser l’automatisme se charger des décisions en fonction du profil de la route.  Bien nous en a pris, les hommes bleus étaient de sortie.  Toutefois, les contrôles volants n’ont pas eu d’impact sur notre périple. 

Un des autres aspects qui favorisent le pilotage respectueux, c’est le silence à bord.  Le soin apporté à l’insonorisation de l’habitable est remarquable.  Trois barrières au niveau de la porte du conducteur : celle, souple, accolée au dormant, une seconde, également flexible à l’ouvrant et une troisième plus rigide sur le pourtour qui se prolonge loin pour éviter les infiltrations pernicieuses depuis le compartiment sous le capot.  Des matériaux de qualité, une pose précise pour un résultat impeccable du point de vue de l’acoustique.  Il nous a fallu quelques kilomètres pour apprécier correctement la vitesse de la XF à l’oreille.  On aurait vite eu fait des excès !  Ils auraient été lourdement réprimandés. 

Qui dit propulsion envisage un tunnel central pour masquer l’arbre de transmission.  Celui-là imposera de garder à l’esprit que la XF est une quatre places et que la cinquième le sera seulement à titre exceptionnel pour de très courts trajets.  La convexité du siège et l’accoudoir rabattable confirment que le confort ne sera pas assuré pour celui qui négligerait cette disposition.  Le coffre, imposant déjà en soi, peut aussi s’ouvrir sur l’habitacle grâce aux dossiers escamotables.  La forme irrégulière et l’ouverture exiguë réclameront quand même de bien organiser le positionnement des bagages avant le départ. 

Les deux convives sont restés perplexes devant la tarification de la XF.  Légendairement, Jaguar est associé à une réputation de luxe, donc de cherté.  En lisant superficiellement les catalogues, cela se confirme rapidement.  Toutefois, quand on explore la liste des options intégrées dans le prix de base, il n’y a plus photo vis-à-vis des rivales d’outre-Rhin.  Pour son montant mesuré, la dotation est saisissante : sellerie de cuir, alarme volumétrique et périphérique, toit ouvrant, système GPS intégrant la radio, lecteur de CD, de MP3, téléphonie BlueTooth®, clef main libre, caméra de recul, automatisme des phares, des essuie-glace, du conditionnement d’air, régulateur de vitesse, jantes de dix-neuf pouces, deux mémoires du siège du conducteur incluant les rétroviseurs extérieurs et la colonne de direction, commandes vocales… 

La Jaguar XF est, comme toutes ses soeurs, couverte par une garantie et une assistance pendant les trois premières années, kilométrage illimité.  Dans toute l’Europe, 365 jours par an, 24 h sur 24 h, les dépannages sur la route et au domicile, le rapatriement du véhicule (depuis l’étranger), les séjours à l’hôtel ou le rapatriement des occupants, le véhicule de remplacement, l’envoi de pièces détachées, les droits de douane sont pris en charge par Jaguar.

Choisir une Jaguar, c’est se démarquer.  Lors de nos arrêts, un des collègues s’étonnait de voir l’intérêt des passants souriants pour la XF.  Jamais, il n’avait eu ces égards en sortant de sa voiture, pourtant nettement plus onéreuse que celle dont nous disposions.  Il m’a dit que cette convivialité lui faisait défaut et qu’il regrettait les comportements agressifs des usagers de la route à son encontre.  Il s’était délecté, pendant notre voyage, des regards que lui réservaient les autres.  Il s’est aussi passionné pour la conduite privilégiant les faibles consommations de carburant. 

André-Louis De Laet
Juin 2009

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