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Essai de la Jeep Grand Cherokee 3.0 CRD - Tout-Terrain 1

Type : Franchisseur
Prix d'achat (modèle testé) : 56 300 €
Couple maxi : 510 Nm à 1 600 tr/min
Puissance maxi : 211 cv à 4 000 tr/min
  • Puissance/poids : 70 kW/t
  • Puissance/litre : 71 cv/litre
Poids : 2 210 kg
Capacité de traction : 3 500 kg
L x l x h : 4 750 x 1 870 x 1 785 mm
  • Surface au sol = 8,88 m2
  • Volume capable = 15,855 m3

Émissions de CO2 (test) : 314 gr/km
Émissions théoriques d'échappement
  • CO2 = 272 gr/km
  • CO = 0,001 gr/km
  • NOx = 0,362 gr/km
  • HC = 0,006 gr/km
  • HC + NOx = 0,368 gr/km
  • Particules = 0,004 gr/km
  • Bruit passant = 70 dB(A)
  • EcoScore = 48

Consommations
   • du test : 11,9 l/100
   • lue à l'ordi : 11,6 l/100
   • théorique constructeur : 10,3 l/100
   • Test/Ordi : 3 %
   • Test/Théorique : 16 %
Autonomie : 78 litres = 650 km

Compteur vitesses : erreur moy = 3 %
   •   30 km/h cmptr =    29 km/h réels
   •   70 km/h cmptr =    59 km/h réels
   •   90 km/h cmptr =    88 km/h réels
   •  120 km/h cmptr =  116 km/h réels

 

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Tout-Terrain 1

Un bref coup de courriel de par derrière les Vosges m'apprenait qu'un 4x4 traçait une fois encore du bitume pour venir se faire dégourdir les rotules dans des neutres contrées où ces engins ne cessent de prendre racine le long de trottoirs immaculés, à défaut d'autorisation de circuler autre part. Empreinte de passion, de conquête et de libération, une Jeep, un Cherokee en Grand allait me permettre d'essayer une nouvelle plume de ma coiffe à 102 touches QWERTZ.

Il n'y a qu'à rire de ce solide tonnerre de véhicule tressautant autrefois sur les plages de Normandie, le petit bougre s'est diversifié et sacrément embourgeoisé. Même si le monstrueux Commander chapeaute l’offre, le Grand Cherokee garde toutefois une belle place dans une gamme qui conserve, pour une partie du moins, les gênes qui font le mythe d'une famille de franchisseurs.

Ayant tâté du Grand Cherokee depuis plusieurs années, j'ai toujours été charmé par les moteurs à la cylindrée en V délirante, avec un gros revers de médaille par l'engloutissement systématique d'une quantité déraisonnable de litres de SP98 à la moindre sollicitation du pied droit. Quel souvenir de voir un indicateur de consommation instantanée sur deux digits afficher <censuré>l/100 sur un 5.9... et la mine réjouie des pompistes italiens tous les 400 kilomètres avec un 4.2.

J'imagine donc le ronronnement d'un V8 qui me séduira tout au long de l'essai, mais, sans aucun doute la crise aidant, c'est un brûleur à auto-allumage d'huile lourde qui me sera confié. Que veut-on, les budgets de la rédaction en auraient-ils pris un coup ? Le prix de l'or noir s'apparentant plus à celui de l'argent, il doit s'agir d'autre chose et c'est bien une Jeep, un Cherokee en Grand, mais dans sa version V6 de trois litres diesel de sur la terre. Le downsizing se résume ainsi : vous optez la mouture 6.1 litres HEMI du catalogue comme base et vous achetez le 3 litres. La moitié quoi !

Les dimensions du vaisseau sont généreuses avec une longueur de près de cinq mètres et une largeur de deux mètres quinze, qui vont m'interdire les sentiers muletiers habituels et la descente dans un ou deux villages des Cinque Terre, même rétroviseurs rabattus... Bonne surprise toutefois, la hauteur devrait autoriser l'accès à quelques parkings souterrains, mon mètre quatre-vingt-cinq dépassant de 10 centimètres l'engin.

Conçu pour les grandes étendues, ce  bison m'accueille à son bord avec tous les égards et même un peu plus, le recul automatique du siège me laissant d'envisager une cure de restauration rapide sublimement grasse et sucrée sans risquer de me frotter la panse au volant. La position de conduite idéale est rapidement trouvée et la vision extérieure depuis le poste de pilotage reste dans l'esprit des versions précédentes, un peu plongeante. L'intérieur cuir est agréable et l'assise confortable, le gabarit de l’enveloppe étant idéalement exploité l'espace est bien là et le volume du coffre, débarrassé depuis plusieurs générations de la roue de secours permettra de ramener plein de souvenirs de vacances et de passer de divertissants moments avec certains douaniers tatillons sur le Cabernet.

Jeep ne pouvait que progresser sur la finition et c'est à remarquer. Même si d'aucuns considèrent qu'à ce prix tout doit être irréprochable, il reste encore quelques lacunes, mais qui franchement ne m'ont pas dérangé. À regarder ce que l'on encense aujourd'hui à coup de plastique moussé, de tissus bas de gamme, mais de couleur donnant l'impression de mieux fini pour cause de défense de marque nationale, Jeep n'a pas à rougir sur ce coup-là.

Les Américains et leurs avocats sont certainement passés par là et hormis l'ergonomie de certaines commandes à l'arrière du volant, la simplicité, l'efficacité et la logique ont été retenues, pour chaque mission nécessaire. Pour preuve l'installation audio : on appuie pour allumer ou éteindre et on tourne le même bouton pour contrôler le volume. Pourquoi s'essayer à faire plus compliqué alors que tout le monde comprend du premier coup comment cela fonctionne...  Exit donc l'exanthème de nos tableaux de bord, les longues soirées ou les hectomètres à cent à l'heure sur l'autoroute à rechercher tête baissée la commande parmi la centaine de ses sœurs jumelles qui va couper le bip bip d'une fonction indésirée, mais automatique... Un frein à main reste à main et ne devient pas à doigts... Toutefois, K2000 s'est tout de même invité sur le sommet de la plage avant et je peux vous garantir que de nuit dans le terrain, ça surprend ! Que ceux qui se parquent à la lumière me comprennent.

Un « D » à l'arrière d'une Jeep, c’est presque un sacrilège. J'ai eu un moment d'hésitation avant de démarrer la chose, dans la peur sans doute que le mythe ne soit gâché. Le diesel au pays de l'oncle Sam ne sert qu'à faire rouler des camions. Trouver un fabricant local capable d'en produire un susceptible de s'introduire sous le capot d'un véhicule d'un gabarit raisonnable n'a pas été possible chez Jeep non plus. Par les alliances et autres accords, c'est tout naturellement vers tonton Benz que les ingénieurs se sont rabattus et c'est tant mieux.

Le calumet s'ébroue à la première sollicitation et reste assez discret dans son ralenti. D'accord, le souffle du 5.9 n'est pas là, mais les temps changent, comme le climat. L'euphémisme de la dépollution passe toutefois par un filtre à particule pour la conscience collective et les valeurs de consommation annoncées seront à mettre en face des deux tonnes deux (trois avec le chauffeur du jour) : point de signaux de fumée donc.

La boîte à vitesses, automatique comme il se doit, propose cinq rapports avec une fonction permettant de prendre le contrôle si la monotonie du trajet rendait l'usage du levier indispensable. Les gênes, comprenez l'ADN et non pas des complexes financiers, de Jeep sont toujours présents sous la forme d'un transfert offrant une gamme courte pour l'évolution tout-terrain.

 

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Route ..................................TT 2

 

 

© Frank Poisin
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Décembre 2008

 

Frank Poisin - Suisse
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