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Essai du Renault Koleos 2.0 dCi Privilege FAP bvm6 - 173 cv : première partie

Type : SUV
Prix d'achat (modèle testé) : 33 750 €
Couple maxi : 360 Nm à 0 tr/min
Puissance maxi : 173 cv à 3 750 tr/min
  • Puissance/poids : 73 kW/t
  • Puissance/litre : 87 cv/litre
Poids : 1 730 kg
L x l x h : 4 520 x 1 855 x 1 690 mm
  • Surface au sol = 8,38 m2
  • Volume capable = 14,170 m3
Capacité de traction : 2 000 kg

Émissions de CO2 (test) : 197 gr/km
Émissions théoriques d'échappement
  • CO2 = 209 gr/km
  • CO = 0,240 gr/km
  • NOx = 0,150 gr/km
  • HC = 0,020 gr/km
  • HC + NOx = 0,170 gr/km
  • Particules = 0,001 gr/km
  • EcoScore = 60

Consommations
   • du test : 7,5 l/100
   • lue à l'ordi : 7,2 l/100
   • théorique constructeur : 7,9 l/100
   • Test/Ordi : 3 %
   • Test/Théorique : -6 %
Autonomie : 65 litres = 870 km

Compteur vitesses : erreur moy = 6 %
• 30 km/h réels =  32 km/h  compteur
• 70 km/h réels =  74 km/h  compteur
• 90 km/h réels =  96 km/h  compteur
• 120 km/h réels = 128 km/h  compteur

 

 

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Aujourd'hui, pour écouler les stocks, certain Kardoen bruxellois propose deux véhicules pour le prix d'un.  Ainsi, un énorme 4x4 ouvre également la porte du garage à une minuscule Chevrolet Matiz…  Pour s'adapter à cette situation, il a fallu se mettre en quatre, coller à cette triste réalité et réaliser le deux en un.  La paire du jour se compose donc de Koleos 4x4 mazoutés, dans leur version 175ch manuelle et 150ch automatique, en version haut de gamme « Privilège » pour le premier et raisonnablement « Dynamique » pour le second.

La publicité associée au Koleos par Renault fait rappel des temps passés, là ou 4L et R5 distillaient un esprit de liberté jusque dans les derniers chemins creux d'Islande avec Katia et Maurice. Je roule en 2008, je roule ma bosse, je roule Renault et je roule libre et Français, je roule donc Koleos. Ben les temps ont changé et je constate qu'à l'Est, là où le soleil se lève, les esprits sont réveillés bien avant l'Europe, car, comme ses « concurrents » nationaux, Renault récupère les compétences de ses alliés pour proposer à ses clients locaux un produit comblant une lacune dans la gamme. Dommage, car les ingrédients de base étaient là depuis longtemps pour continuer d'explorer la voie SUV ou 4x4 (Colorale, 4L Sinpar, Rodeo, R12, R18, TP...), et ce malgré les pâles RX4 et Kangoo. Debout que diable !

Bref, c'est du côté de la Corée et du Japon que les Français se sont à nouveau tournés en usant des accords et alliances censés maintenir un constructeur sur le marché... de l'emploi délocalisé garant de prix de vente soi-disant rentables. Dans le giron du losange, Samsung et Nissan apportent l'outil de production et un brin de technologie. Il est vrai que la cuisine est une image de marque de la France et qu'un bon cuisinier se doit de composer ses plats en associant divers ingrédients pour décrocher la reconnaissance de ses juges. De là à attribuer d'autres étoiles que celles de l'EuroNCAP à Carlos et sa brigade, il n'y a qu'un tour de roue. Ainsi, le dernier gros bébé passe-partout de Renault est une savante composition, mais qui manque à mon goût un peu de « French touch ».

Tout en douceur, ce SUV ne veut pas déranger ni se montrer agressif. Un peu de rondeurs, un soupçon de dynamisme, un zeste de quelconque devraient lui permettre de grimper sur les trottoirs sans se dégonfler, de mener à bonne école la progéniture et de ne pas abîmer l'écorce des sous-bois d'un coup de pare-chocs malheureux.

D'un gabarit tout de même généreux de 4.5m de long et 2m de large il offre une habitabilité très agréable à ses occupants avec un coffre un peu juste pour une famille en vacances, la custode arrière limitant le volume de chargement par le haut. Rabattre les sièges est facilité par le système « Easy break » qui permet la manoeuvre depuis le coffre, selon le niveau de finition. Et à propos de niveau, l'ouverture du coffre contentera les nostalgiques du Range classique ou du C2. Côté pratique cela permet l'accès au coffre alors que l'espace derrière le véhicule est restreint, mais d'un autre, vous aurez vite fait de vous retrouver avec des vêtements empreints des résidus boueux collés à la ridelle et des positions compromettantes pour rechercher les objets appuyés contre les dossiers des sièges arrières.

Spacieux, l'intérieur fleure bon le plastique, et ce dernier aurait pu être un peu moins sensible aux rayures dans le compartiment de charge. L'entretien y gagne en facilité, mais la qualité perçue risque d'y perdre quelques points pour les plus intransigeants. Les sièges sont de bonne facture et libèrent de l'espace pour tout le monde ce qui devrait rendre les trajets confortables. La planche de bord est certes imposante, mais augmente par sa forme l'impression d'espace. Le volant, bien que réglable dans toutes les positions, mériterait quelques centimètres de plus en diamètre afin de mieux dégager la lisibilité des cadrans. Comme sur bon nombre de véhicules actuels, le design primant sur le pratique, la vision arrière et trois quarts arrière est assez réduite et le radar de recul sera un atout. Un constat identique est à faire pour la vision trois-quarts avant, le montant du pare-brise étant généreux.

La version haut de gamme se distingue notamment d'un intérieur cuir à l'odeur particulièrement persistante, d'un toit ouvrant vitré, malheureusement occultable d'un seul fin voile de jour ne coupant en rien l'effet de froid sur la nuque, un éclairage éblouissant bixénon et un peu affolé sur mauvais revêtement, une climatisation automatique bizone, quelques raffinements pour les passagers arrière (stores latéraux, ventilation) et avant, dont notamment l'excellent réglage lombaire du conducteur qui vous permettra de vous remettre du tour de rein inévitable une fois la commande atteinte... La console centrale/accoudoir haut perchée a nécessité la disposition du levier à une altitude telle qu'une contorsion douloureuse est indispensable. Un chouia regrettable, de même que l'absence de réglage électrique des sièges sur ce niveau de finition. D'autres gadgets électriques sont présents, mais comme vous diront certains, ce que l'on a pas ne peut pas tomber en panne.

Autre ambiance dans la version dynamique, qui va à l'essentiel, mais dont la sellerie en tissu anthracite est par ces temps humides et frais plus agréable à vivre. Les reflets de la planche de bord claire de la finition « Privilège » ont disparu et l'impression de qualité y gagne. L'emplacement central réservé au système d'information de la version haut de gamme sur le haut du tableau de bord est laissé à de simples indications de temps sur cette finition, mais laisse un bel espace de rangement bien pratique pour des lunettes de soleil, un jeu de clé, la carte de péage, un paquet de mouchoirs : un vrai vide-poche bien plus pratique que le véritable puits d'entre les deux sièges avant.

L'ouverture des portes sans serrure perd son charme et risque de nuire à l'humour des bronzés. La carte d'accès à bord et de démarrage ne rentre toujours pas dans mes habitudes et je cherche encore aujourd'hui comment refermer les vitres électriques après avoir coupé le contact et sans redémarrer le brûleur. Je relirai le manuel du conducteur à l'occasion, promis.

Mon côté refoulé de bourgeois m'a incité à prendre en main la version parée de cuir pour un premier contact avec le Koleos. Affichant un peu plus de 8000km au compteur, vraisemblablement d'essai en tous genres, le pauvre semblait déjà marqué, notamment au niveau de la commande de boîte, imprécise et aux synchros déjà accrocheuses, à froid comme à chaud. L'assistance au démarrage en côte maintenant les freins bloqués quelques secondes est efficace à condition de ne pas hésiter après la seconde numéro 4. Dès les premiers kilomètres, la direction m'apparaît comme beaucoup trop assistée. Le ressenti de la route est très lointain et tout semble aseptisé au possible. Très, trop coréen ? La montée en température du moteur dCi m'incite gentiment à mesurer le potentiel des canassons annoncés et des six rapports de la boîte. Le couple moteur est disponible assez bas et l'arrivée de la puissance se fait bien ressentir, pouvant provoquer quelque perte d'adhérence dans les enchaînements.

Le châssis est rigide, mais le tarage des suspensions rend le bestiau pataud; les trajectoires s'élargissent fortement et les mouvements de caisse sont prononcés. C'est certainement le prix à payer de la polyvalence route/chemin. Ainsi, hormis la possibilité de disposer d'une réserve de puissance pour tracter ou tenter un dépassement sur une belle ligne droite, la cavalerie débarque suffisamment brutalement pour calmer les esprits et revenir à un rythme plus contenu et beaucoup plus en adéquation avec le véhicule qui n'aimera pas être brutalisé.

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© Frank Poisin
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Novembre 2008


 

Frank Poisin - Suisse
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